"Kilomètre 26 : Le moral n’est pas au beau fixe. La météo a découragé les supporters, seuls la police et les agents de sécurité sont sur le bord de la route."

Le marathon est une discipline spéciale pour tout athlète, bon nombre sont ceux qui essayent de se frotter à la pratique des 42 kilomètres. Et pour ce faire, les athlètes doivent être prêts physiquement pour assurer le jour de la course. Pourtant, il y a des certains éléments qu'aucun d'entre eux ne peut modifier. La météo peut fortement impacter la performance d'un coureur et malheureusement, personne ne peut l’influencer. Jean Pierre Castiaux, médecin du sport exerçant aux Cliniques Saint Luc, donne un aperçu de ce qui peut impacter la course d'un athlète : "Ce qui s'est passé à Doha est un scandale, courir sous une chaleur aussi forte avec un taux d'humidité aussi élevé, c'est médicalement inacceptable." 

Alors s'il est évident que le fait de courir sous 45 degrés est contraignant pour chacun, il est possible d'avoir l'aperçu d'un temps idéal pour la pratique du marathon : "Des températures avoisinant les 10/15 degrés, c'est l'idéal. Il ne fait ni trop chaud, ni trop froid. Il est facile de voir qu'il y a généralement moins de contre-performances dans le froid. On peut même ajouter qu'un petit crachin peut être agréable pour l'organisme et le métabolisme car il hydrate directement l'athlète durant la course. Par contre, une averse assez abondante handicapera mécaniquement le coureur."

Il n'y a donc pas vraiment un temps idéal à 100% mais ce qui est certain c'est que les athlètes semblent mieux réussir lors de courses où il ne fait pas trop chaud et où le degré d'humidité n'est pas trop important. Les prévisions météorologiques de ce dimanche devraient donc être favorables pour que l'on puisse assister à une course assez relevée. 

"Kilomètre 30 : J’en ai plein les pattes. je me prends le fameux Mur des 30 bornes."

Dans un marathon, le cap à franchir, redouté par de nombreux coureurs, c’est le « mur » du 30ème kilomètre. De nombreuses personnes éprouvent des difficultés à partir de cette distance en raison d’un phénomène physiologique simple. Lors d’un effort d'endurance de type marathon, le corps humain est soumis à un traumatisme intense et il puise dans ses réserves de glycogène aux alentours de ce fameux trentième kilomètre pour pallier la fatigue. Ce glycogène est crucial car il agit comme carburant pour les muscles.

Plusieurs précautions permettent d’éviter un coup de pompe lors du 30ème kilomètre. A part un entraînement spécifique qui permet d’augmenter ses réserves de carburant, le sportif doit surtout bien se connaître et trouver un rythme approprié pendant le marathon. Les coureurs doivent aussi prêter une attention particulière à la diététique. Il est conseillé se nourrir avec des aliments riches en sucres lents avant la course, comme du riz, des pâtes ou des épinards et avec des sucres rapides pendant le running comme des gels ou des barres de fruits. Si malgré ces conseils, un coureur atteint le Mur sur les rotules, le mental sera son meilleur allié pour boucler les 42 kilomètres.

"Kilomètre 32 : À dix kilomètres de l’arrivée, toujours pas vu un avion dans le ciel. L’aéroport de Bruxelles, sponsor principal de la course, semble loin."

Pour la deuxième année de suite, le marathon de Bruxelles portera le nom de Brussels Airport marathon à la suite du sponsoring réalisé par l'aéroport bruxellois. Après Belfius en 2017, c’est l'aéroport de Bruxelles qui est, pour la deuxième année consécutive, sponsor titre (title sponsor) de l'événement tant attendu par les amoureux de course. Une pratique de plus en plus répandue dans le milieu du sponsoring, explique Véronique Vergeynst, la corporate marketing de Brussels Airport. "On a accepté ce partenariat pour plusieurs raisons stratégiques. La raison principale est qu’il nous semblait important d’être présent au cœur même de Bruxelles, mais aussi au cœur de l’Europe, comme notre logo peut l’indiquer (Brussels Airport, The heart of Europe)".

Et puis, Brussels Airport sert de tremplin pour de coureurs qui arrivent via l’aéroport bruxellois : "C’était une bonne manière de lier l’expérience de ces coureurs qui arrivent de l’étranger via notre aéroport et qui vont jusqu’à Bruxelles pour participer au marathon. "

Les employés entraînés comme des pros

Pour Brussels Airport, un autre objectif de ce sponsoring est de promouvoir le sport et le bien-être, et ce, au sein même de l’entreprise. Un programme nommé « Feel Good » a été créé il y a quelques années par la Brussels Airport Company. Cette initiative a pour but de recruter, au sein de l’entreprise, des coureurs pour participer au marathon. "Les employés qui acceptent le challenge sont accompagnés pendant plus de 6 mois avec un partenaire externe spécialisé dans le domaine. Au niveau de l'entraînement physique et mental mais ils reçoivent aussi des conseils nutritionnels", détaille Mme Vergeynst. "On les accompagne donc dans leur quotidien pendant cette période d'entraînement."

Ce dimanche, plus de 60 employés, ambassadeurs de Brussels Airport Company seront au départ du marathon ou du semi-marathon de Bruxelles. Ils seront pour la première fois rejoints par des travailleurs d’autres entreprises présentes sur le site de l’aéroport. Au total, plus de 380 coureurs de la Brussels Airport Community se retrouveront ensemble pour prendre part au marathon.

Cette année encore, l’événement marathonien de l’année va attirer des coureurs venant des quatre coins du globe, avec plus de 105 nationalités représentées.

"Kilomètre 34 : Je suis en perdition. Il faut que je tienne, malgré tout, sinon Koen Naert, favori du semi-marathon me dépassera lui-aussi."

Le Belge, Koen Naert, champion d’Europe du marathon en 2018, a pris le départ ce matin du semi-marathon, dans le cadre de sa préparation pour les Jeux olympiques de Tokyo 2020. C'est la première participation bruxelloise pour le Brugeois de 30 ans. "Je ne sais pas vraiment pourquoi je n’ai jamais participé au marathon de Bruxelles. Je pense que c’est à cause de mon planning. En plus, on m’a souvent dit que la course était quand même assez lourde donc c’est pour ça que dans le passé, j’ai préféré participer à d’autres marathons comme celui de Francfort ou Berlin. "

Alors qu'il court majoritairement à l'étranger, le Belge a décidé de faire de Bruxelles un entraînement léger pour les Jeux olympiques.
Il est exclu de se fatiguer inutilement pour le moment. "J’ai eu des problèmes à mon tendon d’Achille, donc je verrai comment se passe la course. Le plus important, c’est la suite. Je pars en stage mercredi et je ne peux pas partir avec un corps qui n’est pas prêt. Pour moi, c’est vraiment plus un entraînement qu’une compétition aujourd’hui. Tokyo, c’est encore loin, même si chaque compétition que je fais est importante pour les Jeux Olympiques. Le marathon de Bruxelles permet surtout de préparer celui de Fukuoka en décembre au Japon, qui lui- même sert de tremplin pour Tokyo. Chaque compétition est planifiée.


Et c'est pour les mêmes raisons que le coureur noir-jaune-rouge n'a pas participé aux Championnats du monde de Doha. "Les conditions aux Championnats du monde à Doha étaient intenables. Il faisait très chaud et le taux d’humidité était très élevé. En plus, si je participais aux Championnats du monde à Doha en plus des Jeux olympiques de Tokyo l’année prochaine, ça représentait deux marathons très lourds en l’espace de 9 ou 10 mois et ce n’est bon ni pour mon corps, ni pour ma santé.

"Kilomètre 38 : Je me rapproche de la ligne d'arrivée. La voix du speaker résonne dans mes oreilles."

"Kilomètre 39 : C’en est trop pour moi. L’avenue de Tervuren me coupe les jambes. Mon corps me lâche, mon regard divague. Une frite géante me dépasse."

La sécurité est importante dans un marathon. Les secouristes de la Croix-Rouge sont répartis sur 7 postes tout au long du parcours. Ils sont épaulés par 4 ambulances et un véhicule d’interventions médicalisé. L’ensemble est coordonné par un poste central au Cinquantenaire.

Eddy Adriaens, Responsable opérationnel des services de secours de la Croix-Rouge au niveau de Bruxelles-Capitale, détaille comment se déroule une intervention.

"Kilomètre 42 : Je reprends mes esprits. Je n’ai pas terminé la course mais, sur mon brancard, j'aperçois la remise des prix. La musique est toujours la même qu’au départ, la playlist du DJ est totalement à refaire."