Hors Sentiers

présente son documentaire : Un sentier à soi

Qu’est-ce qui pousse les jeunes à se lancer sur les Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle ?

Hors Sentiers, c’est la volonté d’apporter un regard nouveau sur les Chemins de Saint-Jacques de Compostelle, ce pèlerinage séculaire. Qui sont ces jeunes qui s’y aventurent aujourd’hui, et pourquoi entreprendre une telle marche ? Partent-iels en quête de quelque chose, mais de quoi précisément ? La marche, dit-on, apporte des réponses, elle invite à la méditation.

Nous avons choisi une approche de journalisme d’itinérance, persuadées que cela nous permettrait de mieux comprendre les Chemins de Compostelle. En vivant et en marchant aux côtés des pèlerines que nous suivions, nous avons pu créer un lien authentique et intime, essentiel pour dévoiler la profondeur de leurs parcours intérieurs.

Cette immersion totale nous a également permis de redécouvrir notre propre rapport au temps. Dans un monde où tout s’accélère, réaliser un documentaire tout en arpentant ces longues étapes, en ressentant le poids des sacs, en suant sous le soleil, c’était une manière de ralentir. De vivre au rythme du chemin, de laisser l’effort et la simplicité du quotidien, guider nos choix de réalisation. S’immerger pendant un mois sur Compostelle nous a permis de mieux appréhender la force de ce pèlerinage et l’impact qu’il peut avoir sur celles et ceux qui l’entreprennent.

Les Chemins de Saint-Jacques de Compostelle

Saint-Jacques de Compostelle, un pèlerinage ancré dans la tradition catholique, crée et rassemble depuis des siècles une communauté jacquaire. Si son sens originel a évolué au fil du temps, il reste un lieu où spiritualité, quête personnelle et défi physique se rejoignent.

Aujourd’hui, il attire des pèlerins et pèlerines de divers horizons. Nombreux·ses sont celleux qui s'élancent motivé par une quête de sens dans un monde en perte de repères. Compostelle offre un espace rare où le temps ralentit et où l’essentiel reprend sa place. C’est un cadre idéal pour explorer des thématiques universelles telles que la spiritualité, l’identité et la recherche de sens.

Nous sommes Judith, Marion et Coline, trois étudiantes en journalisme. Réunies autour de passions communes : la randonnée et l’envie de réinventer notre façon de voyager. Ensemble, nous avons créé Hors Sentiers, un projet né de questionnements, de notre amour pour la nature, de notre volonté de ralentir et de vivre une expérience de journalisme un peu différente de ce que l'on nous enseigne, qui nous ressemble davantage. Avec le temps, ces affinités se sont renforcées à travers des discussions, des réunions pleines d’idées et surtout des kilomètres parcourus ensemble, sur les Chemins de Compostelle.

Judith, incarne l'esprit d'exploration, avec une créativité insatiable qui la pousse à découvrir de nouveaux horizons et à s'immerger dans chaque aventure avec son fidèle carnet à la main.

Marion est l’énergie dont vous avez besoin. Son rire communicatif et son enthousiasme débordant font vibrer chaque sentier. Son dynamisme est contagieux et son énergie communicative inspirent ses compagnons de voyage.

Coline est un rayon de soleil perçant à travers la forêt, elle vous guide vers de nouveaux horizons. Son sourire lumineux illumine chaque pas, tandis que son expertise et sa sagesse agissent comme un phare dans la nuit.

Credencial

Le passeport des pèlerin·es, qu’iel peut faire tamponner dans les églises, les auberges, les campings, les mairies, les offices du tourisme, et d’autres… et qui lui permettra, le jour J, de faire valider son pèlerinage par l’Officina del Peregrino à Saint-Jacques de Compostelle. Mais c’est aussi, pour beaucoup, un objet de souvenirs de nombreux kilomètres parcourus. 

Balisage / GR

La voie du Puy est emprunté depuis le Moyen-Âge, les pèlerin·es suivent ce chemins tracés. Toutefois, depuis une cinquantaine d’année, la France balise ses sentiers sous les termes de GR (Grande Randonnée). Certains sont plus connus que d’autres, et ont diverses variantes. Les GR sont reconnaissables à leur balisage blanc et rouge (en traits horizontaux) et permettent d'indiquer le chemin à suivre.  

Donativo

Au départ des lieux de repos qui offraient un espace aux pèlerin·es pour se recueillir et prier, aujourd’hui des auberges et lieux d’étape à prix libres et à l’accueil rudimentaire mais chaleureux . Ils existent davantage sur les chemins espagnols. 

Communauté jacquaire

Le pèlerinage réuni des centaines de milliers de personnes chaque année, et est souvent une expérience marquante pour celles et ceux-ci. C’est notamment dû au fait de son aspect communautaire : avec ses symboles reconnaissables de tous (la coquille saint jacques, la credencial, le Miam Miam Dodo), et avec ses lieux d’accueil appelés communément “les amis de Saint-Jacques” un peu partout en Europe, pour échanger, préparer les nouveaux et aider celleux en besoin.

Coquille Saint-Jacques

Plusieurs légendes existent autour de la coquille comme symbole des pèlerin·es de Compostelle, coquille qu’on peut apercevoir sur la plupart des statues et peintures qui symbolisent Saint-Jacques, ou à taille humaine à l’hôpital de Toulouse, anciennement hôpital de pèlerin·es. 

Un sentier à soi

Un film documentaire de Hors Sentiers

Un sentier à soi

Ce qui pousse les jeunes à partir sur les Chemins de Compostelle

Un documentaire qui retrace le parcours de trois pèlerines parties en quête sur les chemins de Compostelle. Poussées par diverses raisons, leur cheminement de quête s'entre-croisent et témoignent des croyances en perpétuelle évolution dans notre société occidentale. Une ode à la lenteur, et au temps pour soi.

Réalisation : Judith Laloy, Coline Briard, Marion De Windt

Année : 2025

Temps : 24:57

Dans le cadre d'un mémoire médiatique pour le Master en Presse et Information à l'Institut des Hautes Études des Communications Sociales (Ihecs).

Trois pèlerines, trois semaines, un documentaire

Exactement trois semaines pour boucler notre tournage. Ce qui veut dire que nous n’avions pas droit à l’erreur.

La communauté de Compostelle est fort présente sur les groupes Facebook, des groupes de réelle entraide et de partage dans le cadre de ce voyage. Un peu partout sur ces groupes, nous nous sommes présentées et avons annoncé notre intention de tournage. Les publications ont porté leurs fruits. Nous avons été contacté par Amandine, Alice et Thérèse.

Trois pèlerines, trois semaines, cela nous semblait faisable. Il fallait également que les trois soient à des endroits plus ou moins différents, tout en étant assez proches géographiquement (dans la mesure de notre budget) et en évitant des (trop grands) allers-retours.

De plus, nous étions à la recherche de trois profils qui se distinguent : d’abord pour des raisons pratico-pratiques de mise en récit, pour arriver à bien les reconnaître et les identifier, mais également car notre intention était de découvrir, et par après dévoiler, ce que des récits personnels pouvaient refléter sur les jeunes personnes qui prenaient la décision de s’aventurer sur Compostelle, et donc, dans une quête intérieure. 

Avec chacune, nous avons discuté par messages, fait quelques appels, pour apprendre à nous connaître, pour parler de notre projet, pour identifier leurs parcours et ce qu’elles pouvaient nous apporter qui leur soit propre. 

Ce ne fut pas sans surprises et retournements de situation. Après notre première semaine de tournage, la pèlerine que nous devions retrouver n’avait pas pu partir pour des soucis de santé. Action-réaction, un bureau d’impression à Figeac nous avons imprimé nos appels à témoins, nous avons placardé le village de notre projet, et sommes retournées sur Facebook. De bouche à oreille, nos recherches ont atteint Thérèse, qui marchait déjà, à deux étapes de nous. Comme quoi, le sentier est peut-être aussi magique qu’on le dit… ? 

Sur les traces de Hors Sentiers

Notre credencial s'est remplie au fil des tampons collectés tout au long du chemin, témoignant de nos 232 kilomètres parcourus. Retour sur ces moments qui ont marqué notre tournage.

Étape 1: Puy-en-Velay jusqu’Aumont Aubrac

C'est le grand départ pour Hors Sentiers, qui va fouler ses premiers kilomètres aux côtés d'Amandine. Mais avant cela, tradition jacquaire oblige, rendez-vous à sept heure tapante à la Cathédrale du Puy-en-Velay pour la messe de bénédiction des pèlerin·es.

210 pèlerin·es s'élancent en même temps ce matin-là, et bientôt, tout le monde sera dispersé. C'est prévu, nous passons quatre jours avec Amandine, l'objectif étant de boucler 91 kilomètres.

Ces premiers kilomètres, faits à tâtons, sont l’occasion de découvrir le journalisme en itinérance. La fatigue physique s’accumule rapidement avec les longues journées de marche, accompagnées des tournages. On se trompe, on rectifie, on apprend.

Étape 2: Figeac jusque Cahors

On se lance sur notre deuxième étape, avec Thérèse cette fois-ci. Notre objectif : boucler les 90,5 kilomètres qui séparent Figeac de Cahors en 4 jours.

Les journées du mois de juillet sont de plus en plus chaudes. Nos étapes sont ponctuées de pauses à l'ombre, de tournages en marchant, d'interviews et de pique-niques baguette/fromage.

Thérèse a décidé d'arpenter le chemin sans prévoir ses logements et sans matériel de bivouac. On la suit dans son idée. C'est comme ça que l'on se retrouve à dormir dans un couvent pour éviter l'orage, ce qui nous change des campings.

Étape 3: Lectoure jusque Agen

Ça y est, nous voilà parties pour nos quatre derniers jours en compagnie d'Alice, une pèlerine expérimentée qui arpente les chemins depuis plusieurs mois.

S'il fallait résumer ces journées en un mot : tournesol. Des tournesols partout, tout le temps, des tournesols à n'en plus finir.

Dix heures du matin et déjà 30 degrés. Les fortes chaleurs de la fin du mois de juillet nous poussent à revoir notre itinéraire et à écourter nos journées de randonnée. Notre itinéraire touche à sa fin, c'est déjà le moment de se dire au revoir.

Table ronde

Réaliser un documentaire en itinérance, c’est beaucoup d’organisation, aussi diverse soit-elle : c’est calculer au milligramme près son matériel de tournage, mais aussi son matériel d’autonomie, c’est organiser les trajets : quels villages sont desservis par des gares, ou pas ; c’est trouver le bon équilibre avec les personnes dont on raconte l’histoire qui nous partage leur intimité ; c’est aussi repenser le journalisme comme il nous est enseigné, dans une forme plus alternative et dans laquelle nous avons trouvé avoir peu d’exemples… 

Toutes ces questions, avec ou sans réponses, ce fut le résultat d’un an et demi de travail ensemble. On en a discuté, à nous trois, autour d’une table ronde, pour échanger sur notre ressenti post-voyage mais également pour partager ce qu’on a appris avec les gens qui seraient intéressé·es par la démarche. 

Des récits de pèlerinage

La série de podcasts Des récits de pèlerinage a pour intention d’aborder l’après Compostelle, ce qu’on en retire, quelle place il garde dans notre quotidien ancré dans la modernité. Un aspect du Chemin que nous avons décidé de ne pas aborder dans le documentaire, mais qui a beaucoup enrichi notre compréhension de ce périple hors-norme. 

Épisode 1 : Gaspard

Parti en plein été de la pandémie de la Covid-19, sur une voie peu fréquentée, Gaspard est parti depuis Bruxelles, et est arrivé trois mois plus tard à Saint-Jacques de Compostelle. Un voyage plongé dans une solitude parfois pesante, il raconte.

Épisode 2 : Margot

Parfois, partir sur les sentiers arrive comme une évidence, au travers de synchronicités qui apparaissent discrètement dans le quotidien. Comme elle nous le partage si bien, elle se sent comme un petit sachet de tisane dans l’eau bouillante, avec un voyage qui infuse encore, petit à petit.  

Épisode 3 : Antoinette

Plein d’espoirs en tête, le voyage apporte pour certain·es d’autres apprentissages moins envisagés et pourtant formateurs. Elle nous raconte ce parcours dans ce troisième épisode.