Le streaming, ça paye ? 

Spotify, Deezer, Apple Music,etc. Toutes ces plateformes sont aujourd’hui les géants du streaming et ont changé l’économie de la musique. Depuis la création du monstre vert et noir en 2006, d’autres avec lui ont remodelé le système de rémunération des artistes et de l’industrie musicale. On parle de moins en moins de rémunérations par le physique (CD, vinyles, produits dérivés...) mais de revenus par écoute. Mais comment les plateformes payent-elles tous ces artistes ? Tout le monde reçoit-il sa part ? 

Les royalties, un système bien défini

Les royalties sont des redevances musicales que les titulaires d’un morceau ou des droits de celui-ci doivent recevoir. Si un son est sur une des plateformes, diffusé sur une radio ou sur une chaîne de télévision, de l’argent est perçu par les artistes/compositeur.e.s du morceau. Dans les personnes pouvant réclamer des royalties : on commence par l’artiste, en passant par l’éditeur, en terminant par l’agence de booking. Tous ces acteurs peuvent réclamer leur argent pour différents types de redevances : droits d'auteurs, droits voisins, droits d’exécutions, redevances mécaniques, etc. 

Les artistes sont donc payés à partir du moment où quelqu’un télécharge leur musique avec un abonnement payant ou une écoute de plus de 30 secondes. En général, il faut attendre trois à quatre mois pour toucher les royalties promises par les plateformes. Les redevances sont aussi publiques (concert, interview, ...) ou relatives à la vente physique (vinyles, disques...). Tout le concept de royalties, plein de secrets, force l’artiste à faire attention aux signatures qu’il dépose  sur ses différents contrats. Les sociétés de gestion collective sont également une aide pour que les artistes touchent ce qui leur revient de droit. Elles récoltent l’argent qu’elles vont ensuite partager pour les artistes qui ont demandé leur service. 

Et votre abonnement, il part où? 

Pour la plupart des plateformes, l’abonnement premium est en moyenne à 9.99€/mois. Mais vous êtes-vous déjà demandé si cela profitait vraiment à l’artiste? Selon le dernier rapport du GESAC (Groupement Européen des Sociétés d’Auteur.es et Compositeur.es), 15% des revenus du streaming reviennent à l’artiste contre 30% pour les labels et 55% pour la plateforme. Alors que le streaming est en hausse constante, les revenus pour l’artiste n'augmentent pas. Il est donc plus difficile pour un artiste de vivre pleinement de sa musique lorsqu’il a pour seule source de revenu le streaming. En janvier 2024, le GESAC a mis en avant dix points pour une rémunération plus durable et favorable pour les auteurs-compositeurs au niveau européen. 

Spotify, mauvais payeur

En fonction de la plateforme, la rémunération artiste par écoute d’un titre peut différer. Selon Statista, Spotify est le plus mauvais payeur parmi les plateformes les plus connues avec seulement 0.0028€/écoute. Deezer est à 0.0046€/écoute ou encore Amazon Music avec 0.0043€/écoute. Apple Music se place en patron du game en rémunérant presque le triple de Spotify, avec 0.0086€/écoute. 

Tout ceci peut sembler flou comme ça, mais si on le transforme en 1000 écoutes tout vous semblera plus clair: 

Mention honorable à Tidal et Napster. Les deux plateformes sont celles qui rémunèrent le mieux les artistes mais sont trop peu utilisées, l’une considérée comme luxueuse et l’autre devenue obsolète malgré son statut de pionnière du streaming.