Sport & Santé mentale

Athlètes au bout
du rouleau

Le sport de haut niveau est un univers très convoité. Tant de jeunes rêvent de devenir sportifs professionnels, pour vivre de leur passion. Ils et elles sont prêts à tout pour y parvenir. Entraînements, régimes, vie sociale limitée, obligations de performer, de parler aux médias, pressions maximales, parfois jusqu’au harcèlement… Nombreuses sont les sources de stress qui obligent les sportifs à se construire une carapace, à développer une volonté d’acier. Mais jusqu’où peut-on pousser son corps et son mental ?

Ces dernières années, la parole se libère lentement et il apparaît que les problèmes liés à la santé mentale sont très courants chez les athlètes professionnels.

En 2009, alors qu’il s’apprête à jouer la Coupe du Monde de football avec l’Allemagne, Robert Enke, gardien de but du FC Hanovre 96, se suicide. On apprendra par la suite qu’il souffrait d’une dépression depuis 2004.

En Belgique, on connaît le cas d’Ysaline Bonaventure. Depuis juillet 2023, la joueuse de tennis n’a pratiquement plus disputé de matchs sur le circuit professionnel. Un temps dans le top 100 mondial, elle a révélé souffrir de dépression et avoir vécu un burn-out. 

58%

des athlètes présentent des troubles mentaux lors d’évaluations obligatoires, selon l’Ordre des Psychologues du Québec.

Une obligation de performer

"Il n’y a que le champion qui compte : une troisième place est quelque chose d’inachevé.” Cette phrase énoncée par l’ancien champion du sprint français Bruno Marie-Rose met en lumière l’obligation de gagner que ressentent certains athlètes.

L’environnement ambiant autour des athlètes les met constamment sous pression. Peur de décevoir, de ne pas voir son contrat renouvelé, contrainte de devoir remporter des compétitions pour gagner sa vie… multiples sont les sources d'anxiété.

Selon Damien Brevers, psychologue du sport, l’encadrement psychologique des sportifs doit prendre en compte cette nécessité de performer auxquels les sportifs de haut niveau sont confrontés.

Dans le sport professionnel, la pression de la performance s’articule principalement autour de deux axes : les pressions internes, que l’athlète s’inflige à lui-même, et les pressions externes, imposées par des tiers. Ces deux pôles se répondent naturellement et placent le sportif dans une tension permanente. Il faut gagner, coûte que coûte.

"Je ne conseillerais à personne de faire du sport de haut niveau.

Quand je fais le bilan, je suis fière de ce que j'ai accompli... Mais je me demande :
à quel prix ?"

Charline Van Snick

Pression interne

Une accumulation de sacrifices

Les athlètes de haut niveau doivent être prêts à toutes les concessions pour tutoyer les sommets.

Pression externe

Quand les adversaires viennent d'en haut

Gagner pour survivre, contrats en suspens, etc.
Certains athlètes performent parfois avec une épée de Damoclès au-dessus de leur tête.

Pression médiatique

Sous les foudres des projecteurs

Notoriété, réseaux sociaux ou encore harcèlement en ligne sont de nombreuses raisons qui peuvent pousser les athlètes au bout du rouleau.

Burn-out

Quand le reflet du miroir se déforme

Le sport de haut niveau demande une implication sans relâche. Certaines personnes se considèrent tellement comme des athlètes, qu’elles en oublient même qui elles sont sur le plan humain.

Perspectives d'avenir

Vers une conscientisation ?

Les choses bougent peu à peu, la parole se libère, mais la santé mentale reste un sujet assez sensible chez les athlètes.

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Jeux Olympiques de Paris 2024, Emile Windal CC BY NC ND

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